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Pierre Mauroy en correctionnelle


Après dix ans d'aléas judiciaires, l'ancien Premier ministre PS Pierre Mauroy a été renvoyé en correctionnelle dans l'affaire de l'emploi fictif présumé de Lyne Cohen-Solal, adjointe du maire de Paris. Elle a été brièvement sa collaboratrice en 1992 à la communauté urbaine de Lille.

L'actuel sénateur du Nord et ancien maire de Lille âgé de 81 ans devra ainsi répondre des accusations de détournement de fonds publics pour lesquels il avait été mis en examen en juin 2008. Le parquet avait pourtant requis un non-lieu général en octobre dernier. Les sommes en cause citées au cours de l'instruction ont représenté l'équivalent de 19.000 euros.
Cette décision conclut une longue procédure, issue d'une plainte en juin 2000 d'Eric Darques, ancien élu local de la ville de Lambersart, dans l'agglomération lilloise. Ce dernier avait fait valoir qu'en même temps que le poste d'attachée de presse pour la communauté urbaine exercé pendant dix mois en 1992, Mme Cohen-Solal avait occupé celui de rédactrice en chef de l'hebdomadaire du PS "Vendredi", à Paris.
 "Je suis satisfait qu'après presque 11 ans de combat, on reconnaisse que le dossier que j'ai déposé tient la route", a réagi M. Darques, se félicitant que la juge d'instruction "ait fait part de son indépendance". "C'est un combat que j'aurais souhaité ne jamais avoir été obligé de mener", a-t-il ajouté.
Aucun des protagonistes renvoyés devant le tribunal n'était joignable lundi soir. Mais l'ancien Premier ministre, emblématique de l'Union de la gauche (1981-1984) avait été particulièrement affecté au moment de sa mise en examen. Il avait alors affirmé que pendant la période concernée, sa collaboratrice avait "parfaitement rempli sa mission" de promotion de la métropole lilloise et que sa "faible rémunération (...) n'avait pas été usurpée".
Il avait également souligné que cette affaire avait été déclenchée longtemps après les faits reprochés, en 2000, "à un moment où Lyne Cohen-Solal était engagée dans un combat politique très médiatisé contre le maire de Paris
d'alors, Jean Tiberi", et que cette coïncidence n'était "pas fortuite". Mme Cohen-Solal, cinq fois adversaire électorale de l'ancien maire de Paris et maire UMP du Vème Jean Tiberi, avait alors porté plainte contre ce dernier pour une affaire de faux électeurs. Cette procédure s'était soldée en juin 2009 par la condamnation du député-maire UMP du Ve arrondissement à dix mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende ainsi que trois ans d'inéligibilité.

M. Mauroy n'a plus de mandats locaux depuis qu'il a laissé en avril 2008 la présidence de la communauté urbaine de Lille à Martine Aubry après 19 ans d'exercice, à l'issue des dernières élections municipales. Il a aussi occupé le fauteuil de maire de Lille pendant 28 ans.

(Source AFP)