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No Border, le retour du hangar


INTERVIEW - Le hangar des No Border a rouvert ce matin pour les migrants, rue de Cronstadt, à Calais. Un lieu "associatif et de lutte", explique un militant, qui souhaite conserver l'anonymat.

Vous avez rouvert aux migrants le hangar évacué par la police il y a dix jours. Comment éviter une nouvelle expulsion?
C'est un lieu privé, on y entre avec une carte de membre, ouvert de 10h à 18h. Pour l'instant ça marche, probablement parce que la question de l'hébergement ne se pose pas (une salle voisine, dite du BCMO, est ouverte à Calais, pour la nuit, en raison du froid, ndlr). Les policiers sont juste venus nous demander combien on était à l'intérieur.

Quand le BCMO fermera, les migrants pourraient avoir envie de rester après 18h. Comment allez vous le gérer?
On n'en est pas là. On adopte une stratégie en fonction des événements, au jour le jour.

Comment ça se passe?
Il y a du ping-pong, du foot, de la danse, peut-être du cinéma cet après-midi. C'est bon enfant, joyeux, rempli d'échanges. Ce sont surtout des Iraniens et des Kurdes irakiens qui sont là, entre 30 et 50. Les Afghans ne sont pas nombreux, peut-être par peur d'être arrêtés.

Que voulez-vous faire de ce lieu?
Un lieu associatif et de lutte. On veut organiser des ateliers de recueil de témoignages sur les violences policières, mais aussi aider ceux qui veulent demander l'asile à rédiger leur récit. On voudrait aussi créer des ateliers pour expliquer l'asile en France, en Grande-Bretagne, le système Eurodac, la convention de Dublin.

Le message pour le reste de la population?
On veut en faire un lieu de résistance, expliquer qui on est, inviter les gens à voir les migrants autrement, comme une richesse, et à s'impliquer dans la lutte. Peut-être en faire un lieu du droit au logement pour tout le monde, on ne sait pas encore. On veut réfléchir là-dessus avec les Calaisiens.

Recueilli par Haydée Sabéran