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Son nouvel an, «sur le piquet de grève des Pimkie»


ÉCO-TERRE -  Elle relaie ses copines sur le piquet de grève, autour du feu de palettes, devant le siège de Pimkie à Neuville-en-Ferrain. Ça dure depuis le 19 décembre, contre 175 licenciements annoncés. Nathalie a fêté le nouvel an dehors. La nuit dernière, il faisait -7°. Elle réclame avec les autres salariés, une majorité de femmes, 35.000 euros d'indemnités, plus 2.400 par année d'ancienneté et le paiement des jours de grève. Elle se dit «dégoûtée». 

Productive. «J''ai toujours travaillé ici. J'ai quitté l'école et je suis entrée chez Pimkie. J'ai 39 ans, je ne connais rien d'autre. Je travaille dans l'entrepôt de Neuville, on ravitaille les magasins, on ventile les pièces commandées dans des bacs. On marche beaucoup toute la journée. Depuis quelques années, j'ai l'impression que les chefs jouent avec nous. Ils ne sont plus humains. Je me considère pourtant comme un bon élément, productive.

«Il n'y a pas longtemps, on s'était données à fond. Trois ou  quatre minutes avant la sonnerie, je m'arrête, je me relâche un peu. La chef m'a incendiée. J'en ai pleuré. Ils regardent pas comment on travaille.

Réveillons. «Ma sœur a démissionné il y a deux ans à la suite d'un arrangement avec la direction, un ras le bol de travailler chez Pimkie. Ça s'est empiré avec l'annonce du plan social en mai, 190 postes supprimés. On se demande toutes si on est sur la liste, et on est dégoutées, avec tous les bénéfices qu'ils font. A présent qu'ils nous ont laissées passer deux réveillons dehors sans venir négocier, je crois que ça ne me ferait plus rien d'être sur la liste.

«A Noël, à table, on n'a parlé que de la grève. Le nouvel an, je l'ai fêté ici, sur le piquet de grève, mon mari m'a rejoint, on a laissé les enfants chez leurs grands-parents. On a passé un coup de fil à minuit pour souhaiter la bonne année. Mais quand on me dit "Bonne année", ou "Meilleurs voeux", je n'ai pas envie de répondre. Pour l'instant, c'est que de la galère».

Recueilli par Haydée Sabéran

«INACCEPTABLE» - Les négociations entre l'intersyndicale CGT-FO-CFDT ont démarré cet après-midi à 14h. Jusqu'ici, la direction propose une prime extra-légale de 15.000 euros, et 700 euros par année d'ancienneté. La demande des salariées est «totalement inacceptable, ne serait-ce que pour les gens qui restent»,  a indiqué dans un communiqué le patron de Pimkie Eric Vandendriessche, qui a calculé qu'elle équivalait à plus de 5 ans de salaire d'un employé d'entrepôt. Suite des négociations demain.

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