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Dix mille signatures contre un charter pour Kaboul


MIGRANTS - (Actualisé le 20/10) - Près de 10.000 citoyens ont signé la pétition lancée jeudi dernier par France Terre d'Asile (FTA) et une trentaine d'organisations européennes pour protester contre des retours forcés vers l'Afghanistan. Les signataires s'appellent Marie-George Buffet, José Bové, mais aussi Etienne Pinte, député UMP de Versailles. Selon la Cimade, un charter serait programmé pour mardi soir avec une quinzaine d'Afghans à bord.

Lesquin. Selon Damien Nantes, responsable de la Cimade, seule association présente dans les centres de rétention (Cra), le vol-charter partirait d'Angleterre avec des Afghans interpellés en Grande-Bretagne et ferait escale à Lille-Lesquin pour embarquer d'autres ressortissants Afghans actuellement placés en rétention à Lesquin. «Une quinzaine de ressortissants afghans seraient concernés». Il y aurait actuellement en France une cinquantaine de ressortissants afghans placés en rétention à travers tout le territoire mais, pour certains d'entre eux, des procédures seraient toujours en cours.

«Chaos». La pétition, mise en ligne sur le site de France Terre d'Asile, a recueilli aussi les signatures de Jean-Louis Bianco, Sandrine Mazetier, George Pau Langevin et celles de «dizaines de parlementaires, d'élus régionaux, de conseillers généraux», indique l'association. Des syndicalistes comme François Chérèque, Bernard Thibault et Jean-Baptiste Prévost (UNEF) figurent également parmi les signataires. Dans cette pétition, France Terre d'Asile demande aux Etats membres de l'Union européenne «la suspension temporaire des renvois forcés vers l'Afghanistan tant que règnent, dans ce pays, le chaos et l'insécurité généralisée».

France Terre d'Asile et ses partenaires européens demandent également «la recherche de solutions immédiates de protection sans porter préjudice à la possibilité de demander l'asile». «Les Etats membres, individuellement ou collectivement, ont le pouvoir et les outils nécessaires permettant de reconnaître des protections temporaires ou humanitaires comme ils ont su le faire à d'autres occasions, notamment lors de la guerre des Balkans», ajoute le texte. Au lendemain du démantèlement de la «jungle» de Calais, le président Nicolas Sarkozy avait annoncé l'organisation de retours forcés en Afghanistan en coopération avec le Royaume-Uni, conformément à un accord franco-britannique en date du 6 juillet 2009.

Requêtes. Selon le Comité des sans-papiers du Nord, quatorze requêtes en référé ont été déposées lundi matin au Tribunal administratif de Lille par les avocats d'Afghans retenus à Lesquin  et Coquelles «afin qu'ils puissent être libérés et admis au séjour pendant l'examen de leur demande d'asile». Ils annoncent l'audience pour le le mardi 20 octobre à 13h30. «Tous risquent leur vie lorsqu'ils seront débarqués en Afghanistan, ravagé par la guerre, insiste Gérard Minet, de la Ligue des Droits de l'Homme régionale, dans un communiqué, qui compare, si ce charter se confirme, l'aéroport de Lesquin à un «carrefour de la honte». Marie-Christine Blandin, sénatrice (Verts) du Nord parle aussi d' «avion de la honte. L’errance, la désolation, le crime attendent à l’arrivée eux qui seront de ce voyage, et la France portera la responsabilité de leur devenir».

 Un rassemblement d'associations militantes est prévu à 20h sur place.

(Avec AFP)