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3 suisses : «on tranche dans le vif»


ÉCO-TERRE - Encore 110 à 115 départs annoncés aux 3 Suisses, selon la déléguée CFTC, Véronique Desreumaux. La syndicaliste craint des surcharges de stress pour ceux qui restent, et réclame au passage des embauches d'intérimaires. Interview.

Vous avez annoncé hier soir 110 à 115 départs volontaires aux 3 Suisses, en plus des 674 annoncés il y a neuf mois. Que dites-vous à la direction?
On demande que la direction veille à ce que les salariés concernés ne se retrouvent pas précaires, avec de gros problèmes, qu'on soit sûr que les gens qui partent aient un projet. C'est notre très grande inquiétude.

Et ceux qui restent?
On demande des embauches. Que les départs volontaires soient remplacés par des intérimaires qui sont là à longueur d'année aux 3 Suisses. Nous avons 200 intérimaires (sur un effectif d'environ 2600, ndlr) dont certains sont là depuis 12, 13, voire 14 ans! Eh bien que ce soit l'occasion pour ces personnes d'obtenir un contrat à durée indéterminée. On est aussi très inquiet pour la suite, car il y a du travail qui s'accumule aux 3 Suisses en ce moment. Il faut faire le boulot.

Que craignez vous?
Les salariés qui restent risquent de souffrir du stress, car la charge de travail se reportera sur eux. J'ai la mauvaise sensation qu'on a décidé de trancher dans le vif sans penser aux salariés. Les cadences sont déjà infernales. Au bâtiment prélèvement emballage, elles ne rigolent pas, elles n'ont pas une minute. Alors après? Les gens vont être stressés. Je ne veux pas d'un France Telecom bis.

Comment se passe le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) actuel?
C'est du subi, sachez-le. On nous parle de départs volontaires, mais ce n'est pas vrai, on pousse les gens vers la sortie. La direction a annoncé 674 départs, et a ouvert un guichet. Il y a eu beaucoup de monde. Mais certains ne voulaient pas partir, et leur poste était supprimé. Quelqu'un à Rouen ou Nancy ne va pas forcément pouvoir venir s'installer à Croix! C'est un licenciement. D'autres voulaient partir, mais on ne les a pas laissés, et ils ont été démotivés. La direction n'a pas voulu faire l'effort d'opérer des glissements de poste. On ne sait pas si tous ont trouvé une solution pour l'instant. On en est au démarrage.

Recueilli par Haydée Sabéran

Sollicitée sur le sujet, la CGT a indiqué qu'elle considérait comme prématuré de s'exprimer pour le moment. La dircection, elle, est restée sourde à nos demandes.