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«Un coup de massue sur la tête»


ECO-TERRE - Actualisé - Les salariés de l’usine Michelin de Noyelles-lès-Seclin ont cessé spontanément le travail mercredi en fin de matinée évoquant «un coup de massue», après l’annonce par la direction à Clermont-Ferrand de la fermeture prochaine du site.

Les salariés choqués par l’annonce étaient rassemblés par petits groupes devant l’usine à l’intérieur du site qui produit des pneus très haut de gamme. Ils attendaient à la mi-journée les délégués syndicaux qui étaient en réunion avec la direction.

«C’est un coup de massue. On a un grand sentiment de dégoût», a réagi Christophe, un ouvrier de 39 ans, dont 16 dans l’usine. «Au bout de 16 ans, être remercié comme ça… c’est dur», a-t-il dit.

Il a affirmé que les salariés allaient se battre pour préserver leurs intérêts. «On forme une très bonne équipe. On va se retrouver unis pour que tout le monde ait les meilleures conditions. On ne lâchera pas», a-t-il dit.

Michelin a annoncé mercredi matin la fermeture complète du site de Noyelles-lès-Seclin (Nord), près de Lille, dont les 276 salariés devraient être en partie redéployés à Clermont-Ferrand.

Mais Christophe estime qu’il sera difficile de quitter la région: «Je viens d’acheter une maison, ma femme travaille ici».

«Vous vous rendez compte, Michelin fait des bénéfices record, est numéro Un mondial et nous casse comme ça. Le reclassement oui, mais vous avez vu où se trouvent les sites? Beaucoup de gens ont leur famille ici», a réagi un autre ouvrier Rachid Bihhi, 29 ans, dont sept à l’usine. Il évoque aussi «un coup de massue sur la tête».

Martine Aubry s'est dite mercredi "en colère" devant le "vrai scandale" que constitue, selon elle, la fermeture de l'usine. "On est ici chez Michelin, pas dans une PME qui serait lâchée par son principal client", a déclaré la maire de Lille à des représentants syndicaux et des salariés du site où elle s'est rendue dans l'après-midi. 

Elle avait auparavant rencontré brièvement la direction de l'usine. "Michelin est une grande entreprise, il est inacceptable qu'ils utilisent la crise pour faire des choix stratégiques qui ne sont même pas expliqués aux salariés", a-t-elle poursuivi, évoquant un "vrai scandale". "Il y a un délit d'entrave: avec les syndicats, nous irons le prouver devant les tribunaux", a-t-elle promis aux salariés présents.

"A l'évidence, la fermeture de l'usine (était) prévue d'avance", a-t-elle estimé. "Michelin doit au minimum se comporter correctement: oser dire que ces salariés vont aller travailler à Clermont-Ferrand, mais de qui se moque-t-on?", a ensuite déclaré Mme Aubry à la presse.

"Une grande entreprise qui se comporte comme cela, ça me met en colère", a-t-elle poursuivi, annonçant son intention d'informer le président de la République de cette situation.

(Source AFP)