Comparateur de rachat de crédit

Euro 2016 : heureusement qu'il y a le Grand stade de Lille


FOOTBALL - Ravis, heu-reux ! Les deux dirigeants du football français, Jean-Pierre Escalettes, président de la fédération française de football et Frédéric Thiriez, président de la ligue professionnelle de football, ne se tenaient plus de joie, ce midi, à la communauté urbaine de Lille. Ils ont entamé leur grand tour des villes candidates pour l'organisation de l'Euro 2016 par la capitale des Flandres. C'est promis, c'est juré, le grand stade de Lille, fin des travaux en 2014, coût 324 millions d'euros, est "presque unique au monde". "Je n'aurai qu'un seul qualificatif", tranche Thiriez, "formidable". A leurs côtés, Martine Aubry boit du petit lait.

Il faut bien dire que la candidature de la France à l'organisation de l'Euro en 2016 manque cruellement de stades dignes de ce nom. Alors, "le magnifique projet" lillois, désormais sur les rails, c'est pain bénit. Et aux oubliettes les recours des associations de riverains, les protestations diverses, le financement complexe et coûteux...

Enfin, rien que pour un moment. Car la candidature de la France à l'Euro, c'est la nécessité de 2,5 milliards d'investissements en rénovation et construction de stades, et aménagement des accès, chiffre Frédéric Thiriez. L'UEFA exige neuf stades, dont deux de plus de 40 000 places, et deux de plus de 50 000 places, et trois stades de remplacement. En tout, 12 enceintes de haut niveau.Et l'Etat n'a pour l'instant abondé que de 100 millions le fonds qu'il a créé pour ces investissements sportifs Euro 2016. Lille en convoite déjà 45 millions, pour limiter sa facture. Car la communauté urbaine de Lille devra, pendant 31 ans, payer un loyer annuel de 10 millions d'euros pour son stade. Et encore, elle a déjà limité la casse, après avoir renégocié le montant avec l'entrepreneur privé chargé de la construction et de la gestion de l'équipement, Elisa, une filiale d'Eiffage.

Certes, on ne contredira pas le président Escalettes : "Nous devons réussir ce que nous n'avons pas réussi en 1998, où nous avons certes réalisé le Stade de France, mais sans avoir ces créations et ces réhabilitations de stades, dont la France, le football a besoin aujourd'hui. Nous ne sommes pas dignes des enceintes que l'on peut voir en Suisse, au Portugal... " Mais "booster l'effort de modernisation des stades", comme le souhaite Frédéric Thiriez, pour boucler le dossier français pour février 2010, va nécessiter en effet un fort potentiel d'optimisme.

Chaud, chaud, les futurs montages financiers, alors que les trésoreries des communautés urbaines ne sont pas au mieux. Jean-Pierre Escalettes craint surtout les recours des riverains, qui retardent et alourdissent les dossiers. A Lille, ils ont eu raison du projet initial de rénovation du vieux stade Grimonprez-Jooris, situé sur le site d'une citadelle Vauban. Elle n'est pas encore pliée, la candidature de la France à l'Euro 2016.

Stéphanie Maurice