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A Auchel, ils ne se battent même plus pour leur usine


FERMETURE - C'est la dernière usine de la petite ville, elle encore 508 ouvriers. Auchel, Pas-de-Calais ancienne cité minière, a déjà vu mourir ses usines textile. Voilà que Faurecia, l'équipementier automobile, a décidé de fermer le site, ici. Les salariés bloquent les portes depuis quinze jours. Ils ne veulent pas du reclassement proposé par leur direction, dans des usines fragiles et déjà en surnombre. Ils veulent juste partir la tête haute.

Devant les braseros, ce matin, il y a de la tension, et de l'obstination. En ce moment, ça négocie sec, syndicats et grand patron, tous embarqués à la préfecture. Ce que veulent les ouvriers ? "On veut partir avec notre dû", lâche Olivier, un grand blond, 25 ans de Faurecia derrière lui. "On veut que l'usine ferme plus tard, dans deux ans, qu'on puisse partir en formation en étant payé par la société, et quand on partira parce que on aura trouvé un autre travail, qu'on touche les indemnités de licenciement", explique Michel. En gros, un plan social tout en continuant le travail, pour éviter la galère du chômage. Pour l'instant, Faurecia ne veut rien entendre. Il a juste lâché du lest, promis 800 euros par ouvrier pour qu'ils débloquent l'usine. Le piquet de grève n'a pas bougé. "On ne lâchera pas le morceau", répètent-ils tous. "De toute façon, cette fermeture, c'est programmé, ils veulent tout délocaliser dans les pays de l'Est", expliquent Eric, Hervé, Jean-Luc et Philippe. "On était le site pilote, on faisait des bénéfices, on allait en Angleterre pour montrer comment il fallait faire les pièces, et du jour au lendemain, on ne sait plus travailler", s'indignent-ils. Eric, ecoeuré : "Si tu travailles à 300 euros, ils t'embauchent tout de suite."
S.M.