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A Intissel, le piquet de grève lève le camp


ÉCO-TERRE - Ça avait duré trois semaines, jour et nuit dans le froid et la pluie. Devant leur usine textile bloquée, les grévistes d'Intissel, à Wattrelos, ont remporté une «victoire». La victoire : si leur usine meurt sous le coup d'une liquidation judiciaire, l'actionnaire principal, Chargeurs, paiera des indemnités. Ce soir à 21h, les grévistes reprennent le travail.

Ça a commencé avec une rumeur, que Chargeurs (1) n'a jamais démentie : le site d'Intissel-Wattrelos fermerait en juin. Ça a continué avec  les vraies mauvaises nouvelles : neuf salariés licenciés. Le 21 janvier, la quasi totalité des ouvriers de l'usine de textile non-tissé Intissel cessent le travail. Piquet de grève, brasero, cabanes de palettes. La mairie offre soupe et sandwiches. Sous le vent et la pluie, ils sont là, jour et nuit, week-end compris. Ils parlent, racontent des blagues, attendent. Bloquent les entrées et sorties de camions. Dans l'usine, il y a des produits finis, et des matières premières, pour des millions d'euros.

Et puis un huissier passe, constate, et le 6 février, les grévistes sont au tribunal, pour entrave à la circulation. Le juge ordonne aux grévistes de laisser passer les camions, et à la direction de parler, et négocier avec les grévistes, avec un médiateur, la direction départementale du travail.

Résultat, hier, la direction a «mis un genou à terre», dit Amar Hamadane, délégué CGT. Elle n'a pas promis qu'elle maintenait les emplois. Elle s'est juste engagée à payer des indemnités de licenciements, en cas de liquidation, selon le délégué. «Si on part, on part la tête haute», dit Amar Hamadane qui refuse de donner des chiffres, promesse faite pendant la négociation. Il trouve que c'est une «belle avancée» mais insuffisante. «On a voté, et les grévistes ont souhaité reprendre le travail à plus de 90%.»

H.S.

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