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Suicide à Loos : l'homme était détenu en psychiatrie


SOCIÉTÉ - Comment le détenu retrouvé pendu à la maison d'arrêt de Loos a-t-il pu se suicider? L'homme était détenu en psychiatrie, au service médico-psychologique de la prison de Loos, selon Philippe Lemaire, procureur de la République de Lille. Une information judiciaire a été ouverte pour «recherche des causes de la mort». Quand on lui demande comment cet homme a trouvé de quoi se donner la mort, le procureur répond : «c'est bien ce que l'enquête devra démontrer».

L'homme qui s'est donné la mort était soigné dans le service depuis le 15 septembre, indique le procureur. Il était détenu depuis le 20 mars. Il avait 52 ans, il avait été condamné en comparution immédiate pour un vol en réunion de matériel hi-fi. Il purgeait une peine d'un an de prison à laquelle s'ajoutait une autre, de quatre mois, pour laquelle il avait d'abord bénéficié d'un sursis.

Selon le procureur, la thèse du suicide est avérée -«nous avons un certificat de décès en ce sens»-. Reste à savoir comment cet homme a trouvé le moyen de se suicider alors qu'il était en soins en psychiatrie. A l'Observatoire international des prisons (OIP), on préfère se poser la question du pourquoi que du comment. «Mais on ne sort pas de l'idée des solutions classiques, qui consistent à enlever tout ce qui a dans une cellule, -draps, potence de télévision- pour empêcher une personne de se donner la mort», commente Anne Chereul, déléguée de l'Observatoire international des prisons à Lille. «On ne peut pas tout enlever, et on ne peut pas surveiller quelqu'un tout le temps». La déléguée refuse de faire porter la responsabilité aux surveillants, aux co-détenus, ou au personnel médical en cas de suicide. «Il s'agit d'une politique globale».

Selon l'OIP, la France se situe parmi les derniers pays du Conseil de l'Europe en matière de suicide de prisonniers, juste avant le Luxembourg et l'Islande. «Le nombre de détenus a augmenté de 5%. Dans le même temps, le nombre de suicides a augmenté de 20%», assure Anne Chereul, qui réclame une commission d'enquête sur le suivi des suicides en prison.

Haydée Sabéran