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«Laissez passer les enfants pour les autographes»


POLITIQUE - Ségolène Royal continue sa guerre de mouvement. Trois jours après avoir annoncé que sa candidature à la tête du PS n’était plus un «préalable», elle s’est offert une incursion éclair, hier, sur les terres de Martine Aubry. Sur sa feuille de route, pas de réunion militante ni de rencontre avec les grands élus locaux, majoritairement acquis à la cause de sa meilleure ennemie. «Ce n’est pas facile, ici, de soutenir Ségolène, dit un militant de Désirs d’avenir. Ils sont nombreux, les supporters de Martine. On n’a pas le revolver sur la tempe, mais on n’est pas aidés…» POLITIQUE - Ségolène Royal continue sa guerre de mouvement. Trois jours après avoir annoncé que sa candidature à la tête du PS n’était plus un «préalable», elle s’est offert une incursion éclair, hier, sur les terres de Martine Aubry. Sur sa feuille de route, pas de réunion militante ni de rencontre avec les grands élus locaux, majoritairement acquis à la cause de sa meilleure ennemie. «Ce n’est pas facile, ici, de soutenir Ségolène, dit un militant de Désirs d’avenir. Ils sont nombreux, les supporters de Martine. On n’a pas le revolver sur la tempe,

Roublarde. L’objectif du raid se limite donc à une séance de dédicaces de son livre dans une librairie de Roubaix. L’occasion de soigner à la fois son rapport à la France d’en bas, et ses statistiques : «Pas loin de 40 000 exemplaires vendus !» Mais penser aux ventes n’empêche pas d’avoir du cœur, comme le démontre Ségolène Royal, qui tente de mettre un peu d’ordre juste dans la cohue : «Laissez passer les enfants pour les petits autographes…»

Le sénateur David Assouline, qui l’accompagne, a prévenu : «Il n’y a aucun territoire interdit. Ici, les gens ont massivement voté pour elle à la présidentielle. Elle est chez elle.» Dans le train vers Lille, c’est pourtant pour vanter sa rivale qu’un passager l’aborde : «J’apprécie beaucoup la maire de Lille, ses idées et son humanisme.»«Vous la féliciterez de ma part», répond, urbaine, Ségolène Royal. «Vous aurez plus l’occasion que moi», lâche le jeune homme, qui ignore tout des relations plutôt fraîches entre les deux femmes. Et des commentaires acerbes proférés la veille par Martine Aubry, appelant à «donner de la chaleur» là où Ségolène Royal entendait mettre au «frigidaire» les candidatures. Et moquant sa rivale, qui «n’est plus candidate tout en étant candidate».

Et Ségolène Royal, roublarde, d’interroger un autre passager, tendance Sarko celui-là, sur la maire de Lille. Réponse de l’intéressé :«Elle est très sectaire…»

Quant à son récent virage, à l’issue d’un an et demi de campagne pour la prise du parti, Ségolène Royal tente de le justifier : «Quand je me suis positionnée dans la foulée de la présidentielle, c’était une façon de dire : "Je ne pars pas comme d’autres l’ont fait." Mais depuis, ça a pas mal dégénéré dans le combat des chefs.» L’ex-candidate concède tout de même que «la dynamique a été cassée après la présidentielle à cause du calendrier» adopté pour le congrès. La faute au parti, toujours… Mais réfute l’idée d’une reculade en rappelant que sa contribution a recueilli «plus de 7 000 signatures. Et ils disent que Ségolène Royal est seule…»

Motions. L’alliance avec les barons locaux de «la ligne claire», justement ? «S’ils ont envie, ils sont les bienvenus.» Quoi qu’il en soit, son texte«est prêt». Il sera présenté au Conseil national de mardi, date du dépôt des motions, par un trio jeune et féminin : Najet Belkacem, Aurélie Filipetti et Delphine Batho. L’essentiel, à l’en croire, serait presque ailleurs. «Quel que soit le résultat du congrès, il y aura un après. C’est pour cela que la question de ma candidature n’est pas une question majeure. J’ai marqué ma disponibilité pour contribuer aux victoires futures.» Les ambitions sont peut-être au frigidaire. Mais par pour autant au congélateur.

David Revault d'Allonnes

Photo archives Reuters/Robert Pratta : Le 2 septembre, à Lyon