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ArcelorMittal, ses déchets toxiques... et la loi


ÉCO-TERRE - Connaît-on la réglementation sur les déchets toxiques chez ArcelorMittal ? Pas sûr. Dans l'affaire de trafic présumés de déchets toxiques, le géant de l'acier s'est défaussé sur ceux à qui il a confié son fioul naphtaliné. En gros, ce que la Sonolub en a fait n'est pas de sa responsabilité. Faux. La loi l'oblige à savoir. Arcelor est dans le collimateur de la Drire, qui a passé tout l'après-midi de mercredi dans l'usine de Dunkerque à la recherche de bordereaux disparus...

Daniel Soury-Lavergne, directeur général du groupe en France, assurait mercredi à l’AFP que, lorsque ArcelorMittal cède du fioul naphtaliné «à des entreprises extérieures», «agréées et contrôlées», «le processus de retraitement des déchets par ces entreprises est sous leur responsabilité». L'industriel a confié des déchets, ce n'est plus son problème? Pas tout à fait. La loi lui demande de s'inquiéter de ce qu'il advient de ces déchets.

Bordereaux. «Une loi de 1975 demande au producteur de déchets dangereux de placer ces déchets dans une filière appropriée, puis de s’assurer de leur élimination», a expliqué, hier, Michel Pascal, directeur de la Drire Nord-Pas-de-Calais. «Ça peut paraître contraignant, mais c'est la loi». L’industriel doit rédiger un «bordereau de suivi des déchets industriels», le BSDI, qu’il doit conserver cinq ans. «Nous avons passé l’après-midi chez Arcelor mercredi, et nous avons réclamé tous les bordereaux. Arcelor nous a fourni ceux de 2005, pas ceux de 2003 et 2004. Nous lui avons demandé de nous les fournir sans délai».

Selon le patron de la Drire, le fioul naphtaliné est classé déchet dangereux depuis 1992. Le parquet de Dunkerque a ouvert une information judiciaire en juillet après une enquête de la douane sur du fioul naphtaliné, déchet toxique d'Arcelor Dunkerque, filiale d'ArcelorMittalqui aurait dû être traité par la Sonolub en Seine-Maritime. Il aurait été vendu comme carburant pour cargos en Belgique.

Haydée Sabéran

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