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Base aérienne de Cambrai : "Nous ne demandons pas l'aumône à l'Etat"


DEFENSE- Après l'annonce officielle de la fermeture de la base aérienne de Cambrai, 1 500 employés, dans une zone, le Cambrésis, où le taux de chômage est à 11,1% en 2007 (7,5% au niveau national), le maire de Cambrai, François-Xavier Villain (divers droite) réagit. Il ne comprend pas la décision, s'interroge sur les critères de sélection des sites et espère de l'Etat une compensation à la hauteur des dégâts économiques. "Nous ne demandons pas l'aumône à l'Etat, mais une vraie politique d'aménagement du territoire", s'exclame-t-il.

Que pensez-vous de la fermeture de la base aérienne de Cambrai pour 2011, annoncée ce matin par François Fillon, le premier ministre ?
François-Xavier Villain- Ce n'est pas vraiment une surprise, nous savions déjà depuis quelques jours que c'était irrémédiable. Mais cela reste un moment fort pour le maire de Cambrai que je suis. Quand j'ai été élu pour la première fois il y a quinze ans, je n'imaginais pas voir une telle catastrophe. Je pense à toutes ces familles impactées par cette décision, toutes ces trajectoires de vie modifiées. Je suis un peu amer, car je ne suis pas sûr que ce soit un bon choix, totalement objectif.

Que voulez-vous dire par là ?
Dans les milieux militaires, on dit depuis longtemps qu'il faut fermer la base de Dijon. C'est une base très insérée dans le tissu urbain, où les possibilités de redéploiement n'existent pas. Cambrai est au milieu des champs de betteraves, une extension est facile. Or, c'est Dijon qui reste, et Cambrai, qui n'a que des atouts a priori, qui ferme.

Quel va être l'impact de cette décision sur  votre ville ?

Il va être considérable.  On ne le mesure pas encore : comment évaluer les emplois induits qui vont être touchés par cette mesure ? C'est vrai chez nous, c'est vrai ailleurs. Mais il y a tout de même des territoires qui peuvent mieux supporter le choc. Dijon a infiniment plus de richesses que le Cambrésis, il suffit de regarder notre taux de chômage.

Quelles vont être les mesures compensatrices que l'Etat vous promet ?
Le préfet de région va les annoncer ce soir, elles sont significatives. Nous allons visiblement avoir un coup de pouce sur le dossier des liaisons ferroviaires, qui est important pour nous, car nous avons un problème d'enclavement. Et toujours en compensation du départ de la base aérienne, une délocalisation d'une administration pourrait survenir. Il y aurait une nouvelle implantation militaire qui pourrait arriver chez nous.

Que va devenir la base aérienne ?
Je n'en sais rien. Pour la réutilisation de ces espaces, nous avons besoin d'expertise. C'est d'ailleurs cela que l'Etat ne comprend pas. Il nous dit, on va vous donner de l'argent en compensation. D'abord, l'argent, c'est celui des contribuables et on ne le donne pas comme cela. Ensuite, nous avons besoin de la mise en place d'une vraie ingénierie, avec des gens capables de porter des projets et d'aller chercher des financements. Nous voulons rebondir, aller de l'avant. Aujourd'hui, le sous-préfet de Cambrai est seul, avec un cadre A avec lui, c'est tout. Nous ne demandons pas l'aumône à l'Etat, mais une vraie politique d'aménagement du territoire."