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«On demande un gasoil professionnel européen»


ÉCO-TERRE - Poids-lourds et taxis ont bloqué la circulation jusqu'en début d'après-midi dans la métropole lilloise, pour protester, entre autres, contre la hausse du prix du gasoil. Bruno Ringot, secrétaire général de l'Union nationale des syndicats de transporteurs routiers (Unostra) du Nord-Pas-de-Calais, patron-routier à Boulogne-sur-mer, s'explique.

Pourquoi cette opération escargot?
On réclame des mesures d'urgence pour éviter le mur et le dépôt de bilan. Sur les 2800 entreprises de transport routier de la région, une centaine sont en dépôt de bilan ou en redressement judiciaire depuis le 1er janvier.

Pourquoi ces difficultés?
Le gasoil n'est plus qu'à 10 à 15 centimes du prix du super. Le prix augmente tous les jours. Un camion fait 4 à 5000 litres par mois de gasoil. En janvier, c'était 5000 euros, à l'heure actuelle, c'est 7000. On avait une marge de 1%. Maintenant, on est en négatif. C'est mécanique.

En plus, sur le plan social, et fiscal, on est plus vertueux, ça permet à nos collègues européens de prendre nos marchés. En période de pleine activité, ça ne se voit pas, mais en période de baisse de la consommation des ménages comme ces deux derniers mois, si. Dès que vous avez 2,5% de croissance, il n'y a plus de problème. Exemple, les Espagnols sont 20% moins chers que nous. Pour ne rien arranger, le Grenelle de l'environnement nous impose une éco-taxe pour 2011, sur nos clients, et nous on est collecteurs. Ce sera la fin des entreprises de transport françaises. On fait l'Europe, et on laisse piller notre marché. Il faut harmoniser, tout vient de là.

Quelles mesures concrètes demandez vous?
Ce qu'on veut, c'est le remboursement anticipé de la TIPP, la taxe intérieure sur les produits pétroliers. Nous sommes remboursés de 2,5 centimes d'euros par hectolitre à chaque fin de semestre, une mesure qui doit d'ailleurs disparaître dans un ou deux ans. Ce remboursement, il doit intervenir aujourd'hui, et non dans dix mois. Par ailleurs, l'argent du deuxième semestre 2007, on ne l'a pas encore touché. On demande aussi un gasoil professionnel européen, qui permettrait une concurrence loyale entre tous les pays. Il faut aussi bloquer le prix des carburants entre janvier et juillet, pour permettre aux entreprises une visibilité plus grande.

Vous avez été reçus à midi à Lille par le Préfet délégué à la sécurité, Alain Perret.

Il nous a écoutés, mais il était déjà au courant. On attend beaucoup de ce que va annoncer le secrétaire d'Etat aux transports, Dominique Bussereau. On attend des bonnes nouvelles pour la fin de la semaine.

Recueilli par H.S.