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Plus qu'une gifle, au collège de Berlaimont


PROCÈS - Le professeur de Berlaimont ne voulait pas d'un procès en catimini, pour la gifle qu'il a donnée à un élève, après que celui-ci l'a traité de «connard». Il a eu droit à un réquisitoire dur, à l'image d'un procès qui ne l'a pas épargné. Le procureur a stigmatisé ce qu'il a appelé «un déferlement de violence», pour ne requérir que 800 euros d'amende. Jugement rendu le 13 août prochain. PROCÈS - Le professeur de Berlaimont ne voulait pas d'un procès en catimini, pour la gifle qu'il a donnée à un élève, après que celui-ci l'a traité de «connard». Il a eu droit à un réquisitoire dur, à l'image d'un procès qui ne l'a pas épargné. Le procureur a stigmatisé ce qu'il a appelé «un déferlement de violence», pour ne requérir que 800 euros d'amende. Jugement rendu


Ce n'était pas une simple gifle. José Laboureur, professeur de technologie au collège Gilles-de-Chin, l'a reconnu, à la barre du tribunal de grande instance d'Avesnes-sur-Helpe (Nord). Oui, il a d'abord jeté les affaires de son élève de 6e par terre. C'était un lundi matin, le 28 janvier, au cours de 9h, avec une classe considérée comme tranquille. «Alexandre est alors revenu vers moi et m'a demandé 'pourquoi vous avez fait ça ?' Je lui ai répondu 'parce que cela n'a pas été rangé'. Il m'a fait alors un souffle moqueur et dédaigneux, je l'ai alors poussé contre la porte du fond, pour qu'il prenne conscience qu'il avait fait quelque chose d'incorrect.» Les témoignages des autres élèves disent qu' «il a été balancé» . L'enfant l'a alors regardé droit dans les yeux et l'a traité de «connard», la baffe est partie. Ensuite, le professeur «accompagne fermement», dit-il, l'élève vers son bureau. Les enfants de la classe décriront aux policiers Alexandre en pleurs «traîné à travers toute la classe», selon la présidente du tribunal.

Le professeur lui demande enfin d'écrire une lettre d'excuse, qu'Alexandre lira devant ses camarades avant la fin du cours. «Ensuite, j'ai dit aux élèves que pour moi, l'incident était clos, qu'on n'en parlait plus. Me faire outrager comme cela ? Pour moi, j'ai réagi comme un père de famille.» Son dossier est exemplaire : une notation de 39,5 sur 40. C'est la première fois que des violences lui sont reprochées. Il n'a pas repris ses cours au collège depuis l'affaire, il est toujours en arrêt-maladie. L'enfant, lui, a changé d'établissement, et est désormais scolarisé dans le privé.

A la barre, José Laboureur paraît fragilisé, quand la présidente détaille ses problèmes d'alcool. A-t-il bu ce matin-là ? Il affirme que non, qu'il a juste bu deux pastis le midi, ce qui explique son taux d'alcoolémie de 0,36 g, l'après-midi, lors de sa garde à vue. Une version confirmée par un de ses collègues.«Aucun lien n'est établi entre son geste et ses problèmes d'alcool», s'insurge la secrétaire départementale du Snes, principal syndicat enseignant du secondaire.

S.M.

(Crédit photo AFP)