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Congrès : Martine Aubry contribue en solo


POLITIQUE - Modifié le 1er juin «Je ne suis pas au courant, Martine ne m'a pas prévenu». Bernard Derosier, président du Conseil général du Nord, fait l'étonné, hier, quand on lui demande sa réaction sur la contribution que la maire de Lille va présenter, en solo, en prévision du congrès socialiste. «Elle a pourtant approuvé l'idée d'une contribution de la fédération du Nord. Pour moi, elle est partie prenante de celle-ci.» Anecdote ? Plutôt positionnement politique.

«Martine Aubry veut poser un acte politique fort», analyse Rémi Lefebvre, politologue spécialiste du PS. «Si elle se noyait dans la contribution fédérale, elle ne pourrait pas être clairement identifiée dans les négociations pour les motions.» Elle a annoncé sa volonté contributrice d'abord sur France 3 Nord-Pas-de-Calais le 19 avril, puis sur Canal +. La machinerie interne socialiste prévoit, avant le congrès, le dépôt des contributions, venant de tout membre du parti. Celui de Reims se tenant en novembre, ces contributions doivent arriver avant les vacances d'été. Pendant le congrès, elles serviront de base à l'élaboration des motions, qui sont des textes de politique générale, sur lesquels voteront les militants. C'est au travers des motions, qu'on jauge l'état des forces en présence, textes contre textes.

En déposant ainsi sa propre contribution, Martine Aubry prend position pour le fauteuil de premier secrétaire. «J'en suis convaincu», juge Rémi Lefebvre. Pour lui, la réaction de Bernard Derosier signale une des épines sur le chemin de la maire de Lille. «Cela montre bien que les différends existent toujours dans la fédération du Nord, et qu'elle n'est pas majoritaire à la fédé, qui ne fait pas bloc autour d'elle. Mais pour l'instant, on est dans le round d'observation. Il faudra voir si la fédération du Nord se rallie à son texte.»

D'ores et déjà, Martine Aubry veut pallier ce qui est depuis longtemps sa fragilité : son manque de réseaux, au niveau national comme local. «Elle a dit à Gilles Pargneaux, premier secrétaire fédéral du Nord, qu"elle aimerait que tous puissent se retrouver autour d'un même texte», signale-t-on dans son entourage. Elle a reçu le soutien de Daniel Percheron, président du conseil régional Nord-Pas-de-Calais. Ce serait sa force, aussi : capable de rassembler sur son nom une alliance large. «Elle apparaît comme l'alternative la plus crédible à un duel Royal-Delanoë», remarque le chercheur. Bernard Derosier n'a pas livré le nom de son favori, pour le poste de premier secrétaire. «Je suis persuadé que si je le disais, il perdrait de ses chances», sourit-il. Par contre, pas de suspens sur le nom de son candidat à la présidentielle : François Hollande lui paraît le mieux placé. Les réseaux régionaux du toujours patron du parti socialiste restent en éveil.

S.M.

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