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Gifle : les avocats du professeur vont plaider la relaxe


ÉDUCATION - Contrairement à ce qui était prévu, José Laboureur, le professeur qui avait giflé un élève de sixième parce qu'il l’avait traité de «connard» fin janvier à Berlaimont, dans le Nord, a indiqué ce mardi qu'il refuse la procédure de plaider-coupable. Il souhaite une audience publique où ses avocats demanderont sa relaxe pour son «geste malheureux».

L’enseignant a expliqué qu’il était «important de défendre la corporation» des enseignants «et tous les gens qui [l]’ont soutenu.» «Pour eux, je veux que ce soit public» a-t-il ajouté. L’affaire a généré «une émotion extrêmement forte dans le milieu enseignant, avec plus de 40.000 lettres de soutien ou d’indignation qui sont parvenues à M. Laboureur», a souligné un de ses avocats, maître Jean-Marc Villesèche. «Cette mobilisation nous semblait difficilement compatible avec une audience qui ne soit pas publique».

D’autre part, si José Laboureur «a accepté de reconnaître les faits qui lui étaient reprochés, le plaider-coupable suppose que l’on accepte une qualification pénale» à ces faits, a-t-il fait valoir. «Or c’est un problème juridique qui se pose: est-ce qu’on est dans le cadre de l’exercice de l’autorité d’enseignant ou face à une infraction pénale?», a ajouté l’avocat, estimant qu’un tribunal devait trancher cette question.

Le plaider-coupable suppose l’accord des deux parties (procureur et prévenu) et se déroule en présence du prévenu et de son avocat. Le procureur d’Avesnes-sur-Helpe devra fixer une date d’audience devant le tribunal correctionnel, sans doute pas avant deux ou trois mois. Le professeur est poursuivi pour «violence aggravée» contre le garçon de onze ans. Il risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.

Me Villesèche a expliqué qu’il plaiderait la relaxe: «Nous soutiendrons que nous étions face à l’agression verbale d’un élève et dans le cadre de l’exercice de cette autorité» d’enseignant. Me Francis Lec a rappelé de son côté qu’une soixantaine de professeurs par jour «sont l’objet de violences» physiques ou verbales, «des insinuations, des diffamations, des outrages». «Nous déplorons la manière dont cet enseignant a été maltraité», a-t-il ajouté, faisant référence à la garde à vue de 24 heures imposée à José Laboureur, qui avait beaucoup choqué. «Le parquet peut parfaitement aujourd’hui abandonner les poursuites, à titre d’apaisement», a-t-il encore suggéré.

(AFP)