Comparateur de rachat de crédit

Les ex-Samsonite espèrent une «victoire morale»


ÉCONOMIE- Ce matin, le jugement sur le rachat de l'ancienne usine Samsonite à Hénin-Beaumont a été repoussé au 25 mars, au tribunal de grande instance de Béthune : les avocats des anciens salariés ont demandé le report du procès, ils ont encore des pièces à apporter au dossier. Silence radio sur leur contenu. Les ouvriers de la célèbre marque de bagagerie attaquent leur ancien patron pour vente frauduleuse. S'ils gagnent, ce serait «une victoire morale» pour Marcel Hennebelle, ancien responsable du département technique, et membre actif de l'association AC Samsonite. Pour les emplois, c'est déjà trop tard : «L'usine a été entièrement dépecée, tout a été vendu aux enchères en juillet dernier», explique-t-il.

Ce mardi matin, Marcel Hennebelle est satisfait : «On n'est pas à un mois près. Il vaut mieux que toutes les pièces importantes soient actées.» Le 1er septembre 2006, Samsonite a revendu son usine d'Hénin-Beaumont à Energy Plast. Un repreneur qui a mis à terre l'outil de production en 17 mois et demi, sans jamais produire un seul des panneaux solaires qui devaient assurer un avenir radieux aux 203 salariés. Pour Marcel Hennebelle, la cause est entendue : «Samsonite savait ce qu'il faisait, il voulait éviter de payer un plan social et d'abîmer son image de marque.» Car il y avait d'autres repreneurs, crédibles ceux-là, pour l'usine, mais ils demandaient une réduction de moitié de l'effectif. «C'e n'était pas agréable mais ça avait le mérite de sauver la moitié des emplois.Mais voilà, cela voulait dire la presse, un mouvement social, des difficultés, Samsonite a préféré une autre solution.»  Marcel Henebelle ne veut pas que son ex-employeur s'en tire à si bon compte. Quand la liquidation a été prononcée, le 13 février 2007, les nouveaux propriétaires étaient insolvables. «Nous avons été licenciés à minima, et nos indemnités ont été payés par les assurances», explique-t-il. Si la vente était considérée comme frauduleuse, «Samsonite devrait assumer la responsabilité de ces licenciements», précise l'avocat des anciens salariés, Me Rilov. Mais le vrai but de l'association AC Samsonite, c'est surtout d'éviter que la même affaire se reproduise ailleurs. Avant l'usine Samsonite d'Hénin-Beaumont, les ouvriers de Delsey, à Montdidier (Somme), avaient vécu un scénario similaire, fermeture en 15 mois après le rachat. Avec d'ailleurs dans le rôle des repreneurs, les mêmes protagonistes.

S.M.