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«On travaille pour gagner sa vie, pas pour la perdre»


AMIANTE - L'ancien directeur de l'usine de chaudières industrielles disait qu'il ne savait pas. Pourtant, au moins sept de ses salariés sont morts du cancer de l'amiante. Alors l'avocat général a requis la même chose, à la virgule près. Neuf mois de prison avec sursis requis contre Bernard Gomez, ancien directeur du site amianté d'Alstom à Lys lez Lannoy, près de Roubaix, et 75.000 euros d'amende contre la société Alstom Power Boilers. La peine maximale. Jeudi, Catherine Champrenault a justifié ainsi son réquisitoire : «On travaille pour gagner sa vie, pas pour la perdre».

Jeudi 6, c'est, en appel, à Douai, la même peine requise que celle prononcée en septembre 2006, au tribunal correctionnel de Lille. «Le site de Lys-lez-Lannoy a payé un lourd tribut à l'amiante avec sept personnes décédées et 30% des salariés atteints de maladies professionnelles» rappelle l'avocat général.

L'amiante a été interdit en France en 1997. Dès 95, la direction de l'époque avait déclaré à l'inspection du travail qu'il n'y avait plus d'amiante dans l'usine. Les ouvriers de Lys lez Lannoy ont continué à en respirer pendant cinq ans.  En 1998, un salarié meurt d'un cancer de la plèvre. En 2002, trente-trois tonnes de poussière d'amiante sont déblayées quand l'usine est rachetée.

Lors du procès qui a duré quatre jours à Lille en mai 2006, Bernard Gomez avait assuré que jusqu'à 2001, il ne savait pas. Réponse de l'avocat général jeudi : «On ne s'est juste pas donné les moyens de détecter».  Me Stéphane Ducrocq, avocat des salariés victimes : «Mr Gomez savait, Alstom savait, Alstom n'a jamais rien fait». Ce matin vendredi, les avocats du directeur plaident la relaxe pour leurs clients. 
H.S. (Avec AFP)