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Clandestin, «funambule sans filet»


THÉÂTRE - Mince, brun, élégant. Un homme seul sur un tapis noir raconte pourquoi on choisit de partir. Son père humilié, tabassé dans les commissariats de son pays, pas parce qu'il fait de la politique, mais parce que quand on est un «pouilleux», ça peut arriver. Dans cette histoire, l'exilé s'appelle «On ne sait qui», ou «Onseky», imagine le spectateur.

Ou Personne, comme Ulysse, à la différence près que le premier est un fuyard, «messager de la misère du monde» dit le comédien, et le second un roi qui veut rentrer chez lui, et qu'on attend. C'est toute la différence.

Merouan Talbi, l'unique comédien de «Clandestin», raconte, debout sur un jeu de l'oie qu'il dessine à la craie, le jeu de ce qu'il appelle «le funambule sans filet» : le premier voyage, la case chic du visa, la comédie de la demande d'asile, la clandestinité, la case «retour» dans l'avion, puis le deuxième voyage, celui des dangers en haute mer dans une barque qui prend l'eau, à la merci des mafieux et des généreux. Le monologue prend aux tripes, humanise les ombres noires qu'on croise tous les jours dans les rues de Calais, dans les ports et les squats de la côte.

Spectacle présenté la première fois en décembre 2006 à Calais, à l'initiative d'Hélène Flautre, députée européenne des Verts, qui a débloqué des fonds pour permettre à Joël Campagne du Petit théâtre utile, qui a écrit le texte, Thierry Moral, qui met en scène et et Merouan Talbi, comédien, de travailler ensemble.

H.S.

Spectacle suivi d'un débat. Les 5 et 6 octobre à 20h à la MRES, 23 rue Gosselet à  Lille, dans le cadre de la Semaine de l'éducation à la paix.

Photo GuYom / ysygraphic.fr